Moutala et le petit miroir (Conte Part.2)

Article : Moutala et le petit miroir (Conte Part.2)
Crédit:
6 octobre 2022

Moutala et le petit miroir (Conte Part.2)

JJ

Le corps-à-corps mortel

On les surnommait les « Makoukpo ». C’était une équipe-suicide préparée pour les missions les plus périlleuses. Ils avaient pour mission d’appâter les soldats ennemis dans la vallée. Pendant ce temps, les autres hommes de Moutala se mirent en embuscade dans la vallée marécageuse, ainsi que Moutala lui-même. La profondeur de la boue leur donnait un avantage conséquent. Accroupis dans la boue, le plus grand défi était de ne pas bouger en attendant le signal de leur chef. Les douze hommes lancèrent des flèches dans le camp ennemi pour attirer leur attention et les mettre en colère. Ils s’enfuirent ensuite vers le lieu d’embuscade. Les ennemis les suivirent afin de leur faire payer leur affront. Lorsque la petite équipe entra dans la vallée boueuse, les ennemis les suivirent sans réfléchir…

Alors que le dernier de l’armée ennemie entrait dans la zone boueuse profonde, les troupes de Moutala se levèrent d’un bond et d’un cri de rage. Les ennemis entourés de toute part furent pris par surprise. Il s’en suivit un combat au corps à corps sans merci. Les troupes de Moutala s’étaient entrainées pendant des années dans des zones boueuses. La maitrise du mouvement de leurs corps et la dextérité avec laquelle ils maniaient leurs armes étaient un véritable chef d’œuvre mortel. Homme après homme, la vallée marécageuse accueillit les corps sans vie. Alors que le soleil montait, le combat devint plus intense. L’armée ennemie perdait en puissance et en espoir même si elle emportait quelques hommes de Moutala avec elle. Le vieil ami de Moutala fut blessé au dos par deux ennemis. Sa vision devint floue alors qu’il tenait à peine sur ses pieds. Il tomba sur ces genoux. Mais bien avant de s’effondrer dans la boue, « Rides d’enfer » amena un des ennemis dans l’au-delà avec lui par son couteau oint de poison. Moutala, témoin de la scène, continuait de se battre, les larmes dans les yeux. Il venait de perdre un de ses plus fidèles amis.

Le miroir de Tsomeli

Bientôt la vallée se remplit de corps sans vie. Le bilan devenant trop lourd pour les ennemis, la poignée d’hommes qui restait, décida alors de se rendre. Ils rendirent leurs armes afin qu’on les emmène en tant qu’esclaves. Alors que Moutala et ses guerriers étaient sur le point de sortir des marécages, il regarda encore une fois, avec tristesse, les corps sans vie de ses frères. Il sortit le miroir que lui avait donné sa fille. Il l’avait gardé sur lui lors des combats. Il portait une petite fissure due sûrement à un coup lors d’un corps-à-corps. Alors qu’il regardait dans le miroir, il aperçut derrière lui un des prisonniers qui fonçait en éclair sur lui pour le poignarder. Il avait soigneusement caché une dague dans son habit pour éliminer Moutala à un moment propice. Moutala se retourna à toute vitesse pour parer son attaque avant de l’achever. Il était blessé mais une chose est sûre : il venait de frôler une mort imminente et le miroir de sa fille lui avait sauvé la vie. Ils rentrèrent au camp alors que le soleil était au zénith. Après avoir repris de leurs forces, ils allèrent récupérer les corps de leurs soldats afin de leur rendre un dernier hommage. Puis ils dansèrent et burent autour du feu toute la nuit. Les paroles du proverbe de Katou tournèrent en boucle dans les coeurs de ses amis. « Le feu ne peut couler comme l’eau. Il brûle. Et Il brûlera jusqu’à ce qu’il ne s’éteigne. ».

Le lendemain, ils rentrèrent au village et furent accueillis en chants de triomphe. Tsomeli courut de toutes ses forces pour embrasser son père. Pendant le festin organisé en leur honneur par le roi, il fût demandé à Moutala de dire quelques mots aux villageois. Moutala se leva avec sa fille qui dormait déjà dans ses bras et donna juste une simple leçon : « Il arrive des fois qu’une chose ou une personne puisse vous paraitre inutile ou ne serve pas à grand-chose. Il n’est peut-être pas encore temps pour elle d’intervenir. Ne la négligez pas. Au bon moment, elle vous sauvera la vie. ».

#Jims

Si vous avez aimé, partagez les liens de la partie 1 et 2 de ce conte africain avec vos amis afin qu’ils lisent aussi ! A bientôt pour de nouvelles aventures sorties de mon imagination !

Étiquettes
Partagez

Commentaires