Moutala et le petit miroir (Partie 1)

Article : Moutala et le petit miroir (Partie 1)
Crédit:
23 septembre 2022

Moutala et le petit miroir (Partie 1)

Moutala et le petit miroir

La nuit peinait à tomber ce soir-là. Moutala avait fini son entraînement comme chaque jour. Son corps en sueur avait encore enduré le parcours de la mort. Il fixa sa fille qui jouait sur la rive. Il aimait la regarder ramasser les pierres lisses de la rivière. C’était son moment préféré. Tsomeli et sa belle touffe de cheveux crépus étaient tout ce qu’il y’avait de plus magnifique. Elle débordait tellement de joie que tu pouvais le voir au travers de ses yeux pétillants de bonheur. Moutala appela sa fille et lui dit qu’il était temps de rentrer à la maison. Il se faisait servir par les cuisiniers du roi tous les soirs depuis qu’il avait perdu sa femme suite à une longue maladie. Cet homme était l’un des plus grands guerriers du village. Il n’avait pas un gabarit extraordinaire. Mais il avait une intelligence particulière et un petit corps qui le rendait agile pour la guerre. Une plume dans sa main pouvait devenir une arme redoutable. Il avait déjà sauvé la vie du roi à plusieurs reprises.

Sa femme lui manquait énormément et il n’avait pas eu le temps de vraiment faire le deuil. Il devait malgré tout, impérativement retourner le lendemain sur le champ de guerre. Sa troupe de guerriers avait besoin de lui pour remporter la bataille dans la vallée de Vidomé. Sa fille était tout ce qui lui restait. Le sourire et les cheveux de Tsomeli lui rappelaient tellement sa femme. Il mangea ce soir-là avec sa fille sous les lumières tamisées des bougies. Juste après, il la porta au lit et l’enveloppa d’une couverture chaude. Il lui chuchota qu’il devait repartir très tôt demain matin pour la guerre. Tsomeli avait les yeux embués de larmes mais très vite, la fatigue de la journée l’embrassa délicatement. Son père s’endormit à côté d’elle. Il était possible qu’il ne revienne pas de cette guerre-là. La guerre ne reconnait pas ses anciens clients murmura t-il. Le matin, alors qu’il préparait ses affaires pour rejoindre son équipe, Tsomeli se réveilla plus tôt que les autres jours. Son père l’aida à coiffer sa grosse touffe de poils avant de la confier aux servantes du roi, afin qu’elle ne manque de rien. Alors qu’il s’éloignait de sa tente, sa fille l’appela fort et courut vers lui. Elle lui offrit un petit miroir. C’était le miroir préféré de Tsomeli. Elle aimait beaucoup ce cadeau de sa mère et voulait à tout prix que Moutala le garde avec lui. La guerre était tout sauf un concours de beauté pensa-t-il. Il se disait au fond de lui qu’un petit miroir sur le champ de guerre ne servirait à rien, mais il lui promit de toujours le garder sur lui.

Il arriva bientôt dans le camp de son armée. Une lueur d’espoir apparut sur le visage de ses guerriers. Ils venaient de rentrer d’une longue bataille. Moutala demanda instinctivement d’après son vieil ami Katou. Katou était affectueusement appelé « Rides d’enfer ». Il avait connu plus de guerres que Moutala. C’était un homme expérimenté. Son surnom lui avait été donné à cause de son expertise du corps-à-corps. Sur le champ de bataille, ses rides étaient les dernières choses qu’un ennemi pouvait voir avant qu’il ne l’envoie à la mort. Mais Katou faiblissait face au temps, à cause de son âge avancé. Moutala lui avait déjà demandé, à plusieurs reprises, de prendre sa retraite. Sa réponse demeurait inchangeable… « Le feu ne peut couler comme l’eau. Il brûle. Et Il brûlera jusqu’à ce qu’il ne s’éteigne. ». Moutala avait beaucoup appris de lui. S’il pouvait anticiper aisément les mouvements du corps d’un ennemi, c’était grâce à « Rides d’enfer ».

La vallée de la mort…

Les nouvelles n’étaient pas bonnes. Ils avaient déjà perdu beaucoup d’hommes. Moutala entra dans la tente du général afin de connaitre la situation du terrain. Après discussion, il eut une idée. Celle de piéger l’armée ennemie dans la vallée boueuse afin d’effectuer un corps-à-corps mortel. Les ennemis étaient en plus grand nombre qu’eux. Il fallait donc utiliser les atouts du terrain comme alliés et jouer la carte finale. Le lendemain, alors que la lumière effaçait les ténèbres, Moutala envoya douze hommes vers le camp ennemi. Ils étaient les meilleurs athlètes sélectionnés de l’armée. On les surnommait les « Makoukpo ». C’était une équipe-suicide préparée pour les missions les plus périlleuses…

A bientôt pour la fin de l’histoire… Follow me sur les différents réseaux sociaux en tapant Jérôme Jims et lâche un commentaire sous le billet si tu veux connaitre la suite de l’histoire !

Étiquettes
Partagez

Commentaires

Amivi
Répondre

Un vrai régal ! Merci bcp
Nous attendons avec impatience la suite stp

Jacques Jims
Répondre

"Les ennemis étaient en plus grand nombre qu’eux. Il fallait donc utiliser les atouts du terrain comme alliés et jouer la carte finale." La Stratégie; la plus grande et puissante des armes.

Isabelle JIMS
Répondre

C'est un magnifique texte. J'attends vivement la suite.

Luna
Répondre

J'ai hâte de lire la suite...

Espoir Jims
Répondre

Jolie plume, mes félicitations et surtout Force à toi.
Je suis toujours derrière toi dans cette folie car La folie de Dieu est plus sage que celle des Hommes !

ALIPOE
Répondre

Un bon début d'histoire
J'aime

Victor Jims
Répondre

Moutala reviendra back en vie vers sa fille hmm et comment sera la vie de tsomeli sans son père? J'ai hâte, la deuxième partie

David
Répondre

Hâte de vous lire de nouveau